D’après les données collectées par le site Seloger, les ventes de biens immobiliers énergivores augmentent tandis que les offres locatives de ces logements baissent. Quelles sont les raisons de ce marché à deux vitesses ?
Depuis le 1er janvier 2023, les biens consommant plus de 450 KWh/m²/an en énergie finale ne peuvent plus être mis sur le marché locatif. Après ces biens classés DPE « G+ », ce sera au tour des logements classés DPE G en 2025 et F en 2028 de subir cette interdiction locative. En gros, cela représente plus 5 millions de logements dont un peu plus de 500 000 concernés par l’interdiction de janvier.
Les propriétaires qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas s’engager dans des travaux parfois lourds et couteux permettant d’obtenir un logement plus performant énergétiquement préfèrent s’en séparer et le mettent donc en vente. Parmi les vendeurs, on trouve plus de la moitié se séparant de leur résidence secondaire, 39 % concernent un investissement locatif et enfin un tiers une résidence principale.
Lorsque le bien dispose d’un mauvais DPE, 40 % des acheteurs négocieront le prix de vente avec un taux moyen de négociation de -5.6% pour les passoires thermiques (F et G) et 3.7 % pour les autres DPE (E, D et parfois C).
Coté location, le nombre d’offres recule donc pour les deux raisons ci-dessus (interdiction de location et travaux trop lourds) mais aussi parce que les taux d’emprunt remontent. Les locataires actuels qui souhaitent devenir propriétaires ont plus de mal à obtenir un prêt pour acheter un logement et doivent donc se résigner à rester à la location. Ce phénomène réduit par conséquent les logements disponibles sur le marché.